Hello 👋
Me (re)voilà pour cette édition #18 de Chapitre (la newsletter qui démystifie l’écriture d’un livre). Ici, je te raconte mon périple vers l’écriture de mon premier roman.
On est maintenant 198 par ici (wahou). Bienvenue aux nouveaux (Nicolas, Joséphine, May, Charlotte, Benjamin, Manon et tous les autres 💛)
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Programme
L’art de stimuler la créativité par Tarantino
Trois concepts pour crâner à la machine à café
Ecriture ✒ : “La phobie du vert”
L’art de stimuler la créativité par Tarantino
J’ai lu récemment une anecdote (pépite) sur le processus créatif de Quentin Tarantino. Alors je me devais de vous la livrer sur un plateau.
Vous savez, Quentin (oui je me sens intime à ce stade) c’est ce mec un peu connu qui a réalisé Kill Bill ou Pulp Fiction. Oui, lui. Donc, avant 2008, il écrivait de manière totalement déstructurée. Et puis, ça a changé au moment de travailler sur "Inglourious Basterds" (sorti en 2009).
Il a cadré sa méthode d’écriture en fixant des créneaux définis. Désormais, il écrit la journée (entre 10 et 18h). Des horaires de bureau donc, rien de révolutionnaire à ce stade. Mais…
Il va ensuite dans sa piscine, médite, flotte dans l’eau. C’est à ce moment là que les idées lui viennent, qu’il trouve de nouvelles pistes.
Ensuite, il sort et note toutes les idées qui lui sont venues. C’est sa matière pour son travail du lendemain. Et bis repetita.
Ce concept s’explique, version neurosciences.
Nancy Andreasen a mené une étude d'imagerie cérébrale sur l'activité du cerveau quand il est dans un "état de repos", donc en théorie libre de tout stimulus. Verdict ? Il n’est pas passif, loin de là. Le cerveau est actif et relie activement les pensées et expériences vécues. En d’autres mots ? Il se met par défaut au service de la créativité. C’est ce qu’elle appelle la pensée silencieuse épisodique aléatoire.
C’est également ce que j’avais entendu au cours du défi d’écriture de l’école Les Mots cet été. Le processus se résume en quatre phases :
Forte implication mentale (donner du grain à moudre au cerveau)
Incubation (suspendre et détourner l’attention consciente)
Révélation (c’est le fameux Eureka !)
Évaluation / validation (c’est le debrief, la pensée critique)
Voilà. Pour ma part, je n’ai pas de piscine (dans un appart parisien, ce serait un petit challenge), mais j’ai des alternatives. Souvent, mes idées “font pop” quand je cours, que je me balade, que je cuisine. Et vous, vous avez déjà eu ce ressenti ? Une révélation à un moment aléatoire ? Très curieuse de lire vos retours en commentaires.
Trois concepts pour crâner à la machine à café
C’est la reprise. Et par la même occasion, le retour des pauses café. Et des anecdotes de Martine. Aussi. Et des blagues potaches de Philippe. Toujours. Et des mugs tachés de théine de Valérie. On ne change pas les bonnes habitudes. Alors, pour pimenter tout ça, je vous ai préparé un petit quelque chose. Trois mots pour faire vaciller votre public et apporter une touche de culture littéraire à votre rentrée.
Tour d’horizon des termes que j’ai découverts cette semaine 👇
Sensitivity readers : Dans le monde de l'édition, un nouveau métier est en train de naître. La fiche de poste ? Débusquer dans les manuscrits les phrases ou situations qui pourraient blesser des minorités ethniques ou sexuelles et provoquer des polémiques. Pour ou contre ? Je vous laisse en juger. En tout cas, c’est un sujet qui est revenu sur le devant de la scène avec la polémique cet été de l’interdiction à la vente du livre pour adolescents Bien trop petit de Manu Causse. La raison ? Il parle de sexualité et de harcèlement scolaire, par le prisme de récits érotiques d’adolescents, et a été jugé par Gérald Darmanin pornographique.
Milking : C’est un anglicisme. La traduction serait « traire ». Et donc ? L’idée est simple. Il s’agit d’essayer de tirer le maximum d’une idée ou d’un concept proposé. Presser un citron jusqu’à la dernière goutte, le croquer, manquer l’écorce, sécher le reste. Comme Proust et sa Madeleine par exemple.
Le blason : Un terme que j’ai découvert dans le super livre “Je suis une fille sans histoire” de Alice Zeniter. C’est le fait de décrire les femmes par petits bouts. Par tranches, pour le formuler autrement. La taille fine, le long cou, les chevilles frêles… Vous voyez. Pour être plus précise, c’est une “petite forme poétique qui exalte une parcelle du corps de la femme”. Voilà, maintenant vous savez.
Contenus studieux terminés. Semaine prochaine je vous partage plus de retours d’expérience sur mon écriture. D’ici là, place à votre rubrique chouchou : l’écriture.
Écriture : “La phobie du vert”
C’est l’histoire d’un bon bougre qui fait de son mieux pour perdre cette brioche trop moelleuse qui pousse sur ses abdos. La brioche des bons vivants. De ceux qui aiment manger, boire, voir les copains. C’est parti.
“Alors, ça dit quoi ? ” lui demande-t-elle à travers le mur de la cuisine.
La balance affiche 80 kilos.
En frontal, sans prendre de pincettes, ni se soucier des répercussions de cette annonce. Pas de “il se pourrait que”. Ni de “il me semble que”. Le conditionnel n’était visiblement pas dans les options du fabricant.
Il chuchote : “Merde, j’y étais presque.”
“Qu’est ce que tu marmonnes ?” crie-t-elle du fond de la maison.
Il fait le mort. Puis, une étincelle passe dans ses yeux.
Il change les piles, dans le doute. Même constat. Fallait s’y attendre, on a rarement vu une balance changer d’avis dans la seconde. Il la déplace d’un carreau sur le sol, parce que celui-là est un peu bancal, et que sait-on jamais, ça peut jouer. Rebelote. Il souffle tout l’air de ses poumons, se retient, devient rouge framboise, manque de faire un AVC, remonte sur la balance. Rien ne bouge. Il refait la même opération, cette fois-ci en levant deux orteils. Même topo. Seule avancée, une crampe dans le pied gauche. Dernière solution. Il se rase (même les quelques poils qui dépassent du nez sont sacrifiés), enlève ses lunettes, sa montre et sa gourmette fétiche.
“À grandes ambitions les grands remèdes” marmonne-t-il en posant ses affaires sur le rebord de l’évier. “Ou un truc du genre” rajoute-t-il en remontant sur sa balance.
Bingo. 79,99 kilos. Le voilà enfin sous la barre des 80 kilos.
Il bombe le torse et se trouve soudainement beaucoup plus beau.
“79,99. Les doigts dans le nez !!” roucoule-t-il à l’attention de sa dulcinée.
Depuis des semaines, pendant que son inconscient se goinfre de tablettes de chocolat, lui s’empiffre d’aliments aux couleurs vertes. De la salade, des brocolis, des concombres, des courgettes. Du vert en veux-tu en voilà. Du vert par-ci, du vert par-là. Du vert mou, du vert qui croustille. Du vert clair, du vert foncé. Du “vert-lumière” comme dirait Soulages (s’il n’avait pas fait une fixette sur le noir). Du vert même dans ses rêves. Des nuits entières à se faire poursuivre par une armée de fânes de radis. Mais ça valait le coup, le résultat est là.
Ce soir, c’est la fête. Reprise des hostilités. Banquet suprême. Fini le vert, il va pouvoir faire des folies. Se faire péter la panse. Au programme : du melon, des fraises, des tomates, des poivrons. Ça va être un feu d’artifice (toutes proportions gardées).
Clap de fin de cette édition #18.
Merci encore pour votre soutien et vos encouragements de plus en plus présents. Ça me fait des chatouilles dans l’estomac, et des chatouilles sacrément agréables. Alors pour poursuivre sur cette bonne lancée, on ne perd pas la main : un like (le petit pouce juste en bas), un partage (pour faire connaître cette newsletter à tout votre entourage), un commentaire (positif surtout - pour le reste je vous épargne l’effort).
À mardi prochain,
Des bisous.
Diane
Qui a vendu la mèche pour la balance ?....😂
Toujours aussi joyeux ces mercredi matin ! Merci ! Et oui cela m'arrive fréquemment d'avoir des révélations où des solutions à des moments où je ne cherche plus ! ça c’est un peu comme quand on cherche un mot qu'on a sur le bout de la langue ! Parfois, on le retrouve des heures plus tard !