Hello 👋
Me revoilà pour la onzième édition de Chapitre (la newsletter qui démystifie le fait d’écrire un roman). Ici, je pars de zéro et te raconte mon parcours vers l’écriture de mon premier livre. 💛
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Si ce n’est pas déjà fait, tu peux aussi :
Réserver un séjour dans la tiny house que j’ai construite (elle est d’ailleurs en vente, si tu connais qqun qui connait qqun qui peut être intéressé - sait-on jamais)
Me contacter pour organiser une fresque du climat
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Programme
Un petit coup d’accélérateur
Les conseils de Fanny Herrero (scénariste de la série Dix pour cent)
Les foutus voisins du train
Un petit coup d’accélérateur
Je vous en parlais dans la précédente édition de Chapitre : la semaine dernière, j’ai testé l’expérience de coliving dans un moulin à quelques pas de Nemours. Mini vidéo par ici pour les curieux.ses. Une quinzaine de personnes, des parcours variés, un cadre magique. La bonne surprise en plus ?
Quelques personnes avec des projets d’écriture :
Un essai en lien avec la géopolitique et le féminisme
Une BD sur les chiens (oui, tout autre registre)
Un essai de recherche sur le thème de l’écologie
C’était top (genre top top !). Beaucoup de choses qui peuvent être appliquées d’un projet à l’autre. Et cela tombe bien parce que l’objectif de cette semaine était pour moi d’accélérer le rythme d’écriture. Je suis passée d’une petite heure par jour à environ quatre heures. J’ai d’ailleurs bien avancé l’exercice dont je vous parlais (les fameuses 3 pages) et continue de structurer mon scénario.
Mon constat ? Pour le moment, j’ai encore du mal à avancer au feeling, à être guidée par mes personnages. J’ai besoin de savoir où je vais, d’avoir une structure. Et cela tombe bien, je viens de découvrir une pépite.
Les conseils de Fanny Herrero
J’ai découvert le podcast (payant) En écriture de Louie Media.
Douze épisodes dans lesquels des scénaristes, auteurs, journalistes, éditeurs, compositeurs racontent comment ils structurent leurs textes. Et j’en ai avalé ma tartine de confiture de travers tellement c’était riche en retours d’expériences.
Dans le lot, Fanny Herrero. Ça rime, oh oh oh.
Son nom vous dit quelque chose ? Normal, c’est la scénariste de Fais pas ci fais pas ça et showrunneuse des trois premières saisons de la série Dix pour cent. Dans l’épisode, on décrypte sa façon d’écrire, concevoir un scénario, créer un personnage. Elle parle notamment d’une méthode bien à elle.
Un grand tableau avec :
Les temps forts de la saison (ou du livre) : une ligne par personnage sur laquelle l’idée est de présenter un peu son parcours / le chemin qu’il suit
Les temps forts par épisode (ou par chapitre) : une ligne toujours par personnage avec sa contribution concrète (réplique, action, etc..) pour chaque moment clé
J’ai une mémoire visuelle, ce qui n’est pas toujours pratique. Quand on me dit un nom, je ne le retiens pas. Au lycée, quand je faisais mes fiches, il m’arrivait en examen de me souvenir de où était l’info (en bas de la fiche sous le titre rouge), mais pas du contenu. Ballot. Et puis à un moment ça me revenait, des fois. Bref, j’ai besoin de voir. Alors un tableau est une approche qui me parle. Je vais tester et vous en dirai des nouvelles.
Bon et sinon, il faut que je vous raconte…
Les (foutus) voisins du train
Place à l’exercice d’écriture du jour.
Une histoire de voisins dans le train. Et pas de voisins que l’on a envie avoir, vous vous en doutez. Pourtant, des voisins que l’on a tous eu au moins une fois (rassurez-moi ?!). C’est parti.
Espace carré. La vie en communauté à marche forcée.
Une expérience offerte par sa bonté la SNCF.
Après une arrivée rocambolesque en gare, je sue de tout mon corps. De la transpiration à n’en plus finir. Même sur le nez. Même au dessus de la lèvre, comme une moustache d’eau salée. Mon espoir ? Des voisins de train paisibles, un trajet pour refaire surface.
En face, une jeune qui m’a l’air discrète. Bien que ses jambes viennent titiller mes genoux, elles se tient à carreau. Paquet de chips et bouteille de coca, pas de crise de boulimie en vue. Ecouteurs bien fixés, à priori pas de son intempestif qui m’irrite les oreilles. Bref, je l’aime déjà.
Reste à voir ce que me réservent mes deux derniers voisins.
Inspiration, expiration. Je retrouve un souffle décent, un souffle humain, un souffle qui ne ressemble plus à celui d’un chien en détresse.
Les voilà, un couple, la trentaine. Gros sac à dos de voyage. Bonjour, sourire, rangement des affaires, installation en douceur. Des gens civilisés. Période d’essai validée avec brio. Et puis… Et puis j’aurais du savourer ces instants, parce qu’après… Après.
Quatre heures de trajet.
A peine le train sorti de la gare, les deux monstres se révèlent. Ils entament une discussion qui ne s’arrêtera jamais. De la première seconde de trajet à la dernière. Sans respirer. Sur une scène, ça pourrait presque donner une belle performance. En espagnol. En vitesse x2. Avec quelques « r » raclés au fin fond de la gorge. Et une tonalité réglée sur le maximum.
Tendinite de la langue pour eux, fracture de patience pour moi. Ma température corporelle ne baisse pas. Pire, ça continue de bouillir. Geyser de feu sur le point d’exploser.
Oh attendez, une pause. Je souffle.
Fausse alerte. Voilà que les deux se mettent à téléphoner. Chacun. En même temps. Toujours dans notre carré. Elle appelle papi. Il appelle je ne sais pas qui mais je m’en fous. Bienvenue dans un call center qui roule à 320 km/h et dont tu ne peux t’échapper. Un escape game sans aucune issue. Enfin, pas tout à fait. Je viens de me carapater au wagon bar, avec un regard noir, que seuls les deux pignoufs n’ont pas su interpréter. D’ailleurs, première fois que cet espace me paraît aussi apaisant. Un havre de paix. Ça sonne comme un oxymore et pourtant. Victoire. Et en bonus, cette madeleine sans oeufs, sans goût, sans farine, vendue pour la modique somme de 4€ qui signe l’apothéose de ce moment. La meilleure madeleine du monde. Proust en aurait été vert.
Bientôt arrivés, je retourne à ma place. 10 minutes à tenir.
Me voilà de nouveau sur mon siège. Immersion express. Je ne suis plus dans un call center mais dans un bar à jeux. Des cartes envahissent la table centrale. Y compris ma partie. Mais après tout a-t-on vraiment besoin d’un espace vital ? Ils ne jouent visiblement pas au solitaire. Non, ils ont trouvé mieux. La bataille corse. La table vacille à chaque fois que deux cartes similaires sont posées.
Les boulons vont sauter c’est sûr, ceux du siège, et les miens.
Deux solutions. La première : la méditation intérieure. J’imagine une tartine au chocolat, un verre de jus d’orange que je savoure dans un écrin de verdure. « Cabrón !! ». Une plage de sable fin le soir avec un coucher de soleil. « Hijo de puta !! ». Une session lecture dans un hamac au bord de l’eau. « Madre mía ! ». Okay, désolée Bouddha, mais là je me dois d’opter pour la deuxième solution : les tuer.
De leur faire bouffer ce paquet de cartes. De les écrabouiller, d’abord l’un, puis l’autre, sur leur petite tablette pliante, prévue à cet effet, j’en suis maintenant certaine. De les…
… Et là j’entends « Nous arrivons. Avez-vous pensé à prendre vos bagages ? ».
C’est fini pour cette édition.
Je file maintenant profiter d’une semaine en Aveyron. Pas d’internet, pas de réseau, plus de temps pour l’écriture, bingo. Hâte de voir ce que ça va donner. Ah et… vous connaissez la chanson. Mon dieu, je radote déjà. Un like, un commentaire, un partage, un abonnement = une apprentie écrivaine qui sautille de joie sur sa chaise. Et ça, on aime.
À mardi prochain,
Des bisous.
Diane
J'ai bien ri !
Merci pour cette pastille de lecture ❤
Tu me fais toujours autant rire ! Et si non tu vas où en Aveyron ? C’est toute mon enfance !! (st Affrique) Bisous & enjoy !