Les mots simples
#21 - Sept règles d’or d’écriture à piquer à Kurt Vonnegut
Hello 👋
Me (re)voilà pour cette édition #21 de Chapitre (la newsletter qui démystifie l’écriture d’un livre). Ici, je te raconte mon périple vers l’écriture de mon premier roman.
On est maintenant 213. Bienvenue aux petits nouveaux (Julie, Claire, Coralie, Céline, Julien et tous les autres 💛)
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Programme
Sept règles d’or d’écriture by Kurt Vonnegut
The Hemingway App (cette appli pépite)
Ecriture ✒ : “Un monde qui vacille’”
Les sept règles d’or d’écriture de Kurt Vonnegut
Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas… Kurt est un écrivain américain auteur de 14 romans, 7 nouvelles, 7 pièces de théâtre. Un monsieur sacrément prolifique. Au-delà de cette (belle) casquette, il a aussi enseigné l’écriture créative à Harvard (quelqu’un peut me dire pourquoi on n’a pas eu ce genre de cours au collège ou au lycée ?). Bref, un homme inspirant. Et justement, voilà un apprentissage qu’il a souvent partagé sur le sujet de l’écriture 👇
Selon lui, il y a sept règles incontournables pour rendre une lecture mémorable :
Trouver un sujet qui nous intéresse (ça se ressent dans la lecture)
Ne pas divaguer (rien ne sert de partir dans des digressions inutiles)
Écrire simplement (comme on parle, ou presque)
Avoir le courage de couper (ne garder que ce qui compte pour l’histoire)
Être authentique (parler selon son âge, son origine, sa façon de penser)
Dire ce que l’on veut dire (clairement et sans détours)
Avoir pitié des lecteurs (offrir un style agréable, clair, pour que le lecteur se plonge sans difficulté dans l’histoire)
Des choses qui peuvent paraître évidentes, et pourtant. Quand je lis certains ouvrages (rapport à mon traumatisme avec Proust et sa madeleine), je me dis que des fois un peu de simplification aurait du bon. D’ailleurs, en parlant d’écriture accessible, j’ai découvert cette PÉ-PITE 👇
The Hemingway App
Ce site aide à décortiquer les textes pour qu’ils soient simples, efficaces, sans fioritures, compréhensibles de tous. Pour le moment, il n’existe qu’en anglais mais clairement je croise les doigts (des mains et des pieds) pour que cela arrive en français très bientôt. Une belle façon de ne jamais oublier que pour faire passer des messages forts, il n’est pas essentiel d’utiliser des mots compliqués. Autrement dit ? Rien ne sert d’abuser de la poudre de perlimpinpin 🤓
Écriture : “Un monde qui vacille”
C’est l’histoire d’une fille, qui en temps normal aime comprendre les choses, mais qui en l’espace d’une heure ne comprend plus rien et voit son monde vaciller. C’est parti.
Ils sont dix-huit, installés en arc de cercle au milieu du salon. Des sceptiques mais-on-sait-jamais, des convaincus, des connaisseurs (ou aspirants connaisseurs), des enfants (petits et grands), des curieux, des jeunes et des pas-tout-jeunes.
En face d’eux, au milieu de l’arène, un homme.
Une mallette est à ses pieds, un jeu de cartes est posé sur une table pliante devant lui. Il porte un tee-shirt blanc moulant avec une mini cravate dessinée dessus. Son regard est espiègle, il jauge son public. Dans un autre contexte, il pourrait être flippant. Pourtant, tout est normal.
Sa mission ? Réveiller les âmes d’enfants de ceux qui lui font face. Sa stratégie ? Procéder en douceur, le temps de permettre aux plus tenaces de baisser leur garde. C’est d’ailleurs le cas de Sophie. Elle est aux aguets, prête à trouver la faille.
Le valet de trèfle disparaît. Jusque-là, rien de (trop) déroutant.
Sophie en a vu d’autres. Elle aussi, elle fait disparaître les cartes. Pour être plus précis, les cartes bleues souvent. Ses lunettes aussi parfois. Bref, l’idée lui parle.
Un huit de carreau disparaît, puis un paquet entier réapparaît.
Plus perturbant. Si seulement Sophie était capable de retrouver toutes les pièces de monnaie laissées çà et là, et de les multiplier, ce serait autre chose.
Il enchaîne. Fini le répit.
Il coupe des cordes (sans les toucher), devine le mot qu’un des convives a dans la tête (parce qu’après tout pourquoi pas), prend une balle dans sa main - ferme le poing - le réouvre avec cinq balles dedans (normal), converti un billet de 5€ en billet de 100€ (compétence largement sous-cotée), fait disparaître le chien (ou alors il est simplement mis dehors pour ne pas déranger le spectacle - Sophie ne sait plus), place la grand-mère en lévitation (c’est pas plus mal - ça devrait aider son mal de hanche), hypnotise le tonton qui se prend désormais pour Pikachu.
Rien ne va plus. Sophie est fébrile. Ses convictions vacillent.
Un jour un gars bien a dit “Je pense donc je suis”. Là, elle pense fort ET elle voit fort fort fort mais elle ne comprend rien. Alors, est-elle ? Rien n’est moins sûr.
Une fois le numéro terminé, elle n’a plus de barrières. Paf, éparpillées comme un verre éclaté au sol. Elle s’attend presque à voir le bougre partir en enfourchant un balai et en s’évaporant dans un nuage de fumée. En sirotant son verre de champagne, elle s’imagine d’ailleurs la scène en souriant.
Sauf que c’est ce qu’il fait.
À ce moment-là, les yeux de Sophie lui sortent des orbites. Le type s’est évaporé. Les paupières de Sophie ne clignent plus. Le type s’est é-va-po-ré. Le regard de Sophie est dans le vide. Le type s’est EVAPORÉ. Pouf. Disparu. Plus personne.
Clap de fin de cette édition #21.
Fun fact : j’ai spontanément choisi Sophie pour le nom du personnage. En y repensant, cette idée me vient certainement d’un livre qui m’a marqué quand j’étais enfant : “Le monde de Sophie”. Dans cet ouvrage, une jeune fille de quinze ans trouve dans sa boîte une lettre qui lui est adressée. Sur celle-ci, une seule phrase : «Qui es-tu ?». De là s’enchaîne une histoire passionnante où elle découvre les différentes pensées philosophiques. Cela a été décliné en BD depuis. Si vous cherchez une lecture, je recommande à 100% :)
C’est tout pour aujourd’hui. Comme d’habitude, si vous avez aimé cette édition, n’hésitez pas à laisser un like, un commentaire, ou à partager autour de vous.
Sur ce, à mardi prochain.
Des bisous.
Diane
J’aime beaucoup l’histoire du magicien, avec le rythme de lecture qui s’accélère au fur et à mesure et nous rend aussi perdu que le personnage. Mais d’où te vient cette histoire 😉. Et surtout : qui est Sophie ? 😅
Un moment d'évasion à chaque lecture 🙏🤌