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Me re-re-re voilà (avec cette fois-ci ma tenue d’aventurière) pour la treizième édition de Chapitre (la newsletter qui démystifie le fait d’écrire un roman). Ici, je te raconte mon périple vers l’écriture de mon premier livre.
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Programme
Le criminal board ou l’outil à piquer aux policiers
Cinq livres bizarres à connaître (absolument)
Ecriture ✒ : “Une expédition en montagne”
Le criminal board, l’outil à piquer aux policiers
Olivier Norek est un ancien policier devenu écrivain.
Je l’ai découvert dans un épisode du podcast En écriture (de Louie Média). Il y raconte notamment que lorsqu’il s’est lancé dans sa nouvelle carrière, il s’est en partie servi de ce qu’il connaissait déjà.
Pour construire ses polars, il procède en trois étapes.
Il enquête. C’est une phase d’immersion. Il se renseigne, visite les lieux, rencontre des personnes qui peuvent l’aider dans la construction de son projet.
Il cadre l’enjeu politique/sociétal. Pour lui, l’histoire doit s’inscrire dans un cadre plus large, avec une résonance qui concerne potentiellement tout le monde.
Il crée un criminal board. On en a tous vu dans les films. Ici, c’est un tableau sur lequel il met tous les éléments clés de ses polars (photos de personnes qui se rapprochent du physique de ses personnages, images du lieu où se déroule l’histoire, description de l’intrigue, éléments clés, liens entre les personnages, etc…).
Pour ma part, j’ai une mémoire visuelle donc cette approche me touche tout particulièrement. L’histoire de mon roman commence d’ailleurs à se clarifier un peu… mais j’ai encore besoin de tisser les liens, clarifier la vision globale. Je prévois donc de tester cette méthode, pour m’aider à prendre du recul et savoir où je vais.
PS : Mon roman n’est pas un polar (on en parlait par là), mais il y a quand même des codes qui s’appliquent, des stratégies qui sont adaptées à n’importe quel livre. D’ailleurs, je commence à avoir une trame, et deux personnages. Je vous en dis plus très bientôt.
Cinq livres bizarres à connaître (absolument)
Des références que vous allez aimer, ou moins aimer (mais j’en doute). Des oeuvres qui vont vous marquer, vous faire sourire. Des noms que vous allez avoir envie de partager autour de vous, des livres que vous aurez plaisir à offrir aux anniversaires.
Cinq idées à ajouter à votre bibliothèque :
La danse du fumiste (de Paul Emond) : Un livre un peu particulier. Pourquoi ? Il n'est constitué que d'une seule et longue phrase, qui s’étale sur plus de 166 pages, et se termine par un point d'exclamation. Aperçu du début ci-dessous.
Le problème avec les femmes (de Jacky Fleming) : Ce livre, c’est l’histoire des femmes, racontée avec beaucoup d’humour. Voici le synopsis : “Avant, les femmes n'existaient pas, c'est pour cette raison qu'elles sont absentes des livres d'histoire. Il y avait des hommes et parmi eux, un certain nombre de génies.”
Les Miscellanées culinaires (de Mr. Schott) : Ce livre, je l’aime rien que pour le génie de son résumé : "Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout." Dans ce livre, l’auteur répond à toutes les questions que l'on se pose ayant un rapport plus ou moins proche avec la gastronomie. C’est une pépite. Il a depuis décliné le format pour le sport et pour les savoirs inutiles.
Le Baleinié : Il existe une flopée de tracas universels pour lesquels il n’y a pourtant pas de mots pour les nommer. Sortir souriant mais effondré de chez le coiffeur, se prendre la manche dans la poignée de la porte un bol de café à la main, devoir expliquer ce qu’il y avait de drôle dans l’histoire drôle, oublier le prix sur un cadeau… Dans ce dictionnaire, 567 néologismes pour rire de ces soucis.
La première gorgée de bière (de Philippe Delerm) : L’auteur y parle de manière enjouée du quotidien, ces petits riens qui lui rendent la vie plus belle. Il y fait par exemple l’éloge de la première gorgée de bière ou de cette étape en cuisine où il faut écosser les petits pois. C’est léger et rafraîchissant. Parfait en été.
Ecriture ✒ : “Une expédition en montagne”
C’est une histoire de randonnée pas comme les autres. Une expédition d’où Mike Horn ne serait (très certainement) pas sorti indemne. Mais nous oui. Je vous raconte.
04 août, quelque part dans la vallée d’Orlu.
Après trois premiers jours au calme, on continue notre périple comme des fleurs. Gambettes à l’air, lunettes de soleil vissées sur le nez (et le mien est long donc ça ne risque pas de tomber), crème solaire en douze épaisseurs sur la peau, pique-nique calé au fond du sac à dos. Nous voilà en route pour explorer les lacs. Tout se passe à merveille, version carte postale et post Instagram.
Sauf que le karma nous rattrape. Et il ne fait pas semblant.
Sans crier gare, la montagne décide de pimenter tout ça.
Elle devient ronchon. Ronchon comme quand moi j’ai le ventre vide. Quelque chose d’instable. Quelque chose de terrible. Quelque chose qui monte en fanfare et devient ingérable. Un clignement des yeux et notre baladounette version “Petite maison dans la prairie” se transforme en exploration polaire et stage de survie. Comme à notre habitude, on embarque notre copain le déni sur l’épaule et on fonce. Sauts d’excitation, sourire étalé sur toute la face.
De l’épique, voilà de l’épique.
Programme de la journée : 21km, 1000m de dénivelé positif.
Un tracé GPS à savourer en théorie comme du petit lait. Sauf que le soleil vient de se tailler derrière la montagne. J’espère qu’il n’est pas parti jusqu’en Bretagne, ce serait moche de nous faire ça. La brume envahit les lieux, je ne vois plus rien, pas même le bout de mon nez (ce qui en y réfléchissant bien n’est pas si surprenant). Le vent se lève, lui aussi. Et voilà la pluie. Ça commence à nous grattouiller gentiment le visage. Des petits picotements. D’abord timides. Puis beaucoup moins timides. Ce sont maintenant des claques, des fouettements. Un autre élément se joint à nous : la neige, parce qu’après tout pourquoi pas. Les rafales de vent s’intensifient. Elles sont au moins à 3000 km/h (on ne capte pas internet mais c’est ce que doit dire Météo France). Nous voilà pliés en deux. Des randonneurs perpendiculaires. On avance en marchant les pieds écartés et en utilisant tout notre poids, pour rester bien en place. De l’extérieur, ça ne doit pas avoir beaucoup d’allure. Vu de nos yeux non plus.
Plus que cinq ou six heures comme ça.
C’est fou comme le temps passe vite quand on s’amuse.
Dans ma tête, j’espère secrètement que là haut, au refuge, ils sont déjà en train de graver une plaque à notre gloire : “Au coeur de ces montagnes, le 04 août 2023, deux héros ordinaires ont osé braver l’apocalypse pour nous rejoindre et savourer notre incontournable soupe aux lentilles”. C’est nous. Les héros.
En attendant, on est encore sur la crête, seuls, et on ne fait pas les fiers.
La terre devient humide. Ça fait floc à chaque pas. Nos chaussures se transforment en patins. On glisse sur la gadoue, on tournicote, on danse un genre de tango montagnard. Mes jambes virent au bleu. Et voilà que la petite dernière s’invite : la grêle. Ah, on commençait presque à s’ennuyer. La fête devient (enfin) plus folle. De la mousse sort maintenant de mes chaussures quand je les pose. Le vent gronde. On ne se parle plus, on se crie des indications, et ça arrive pourtant en chuchotement jusqu’aux oreilles. Le sentier n’est plus visible, on s’oriente à la montre. Une petite flèche sur un écran, au milieu de nul part. Sommes-nous arrivés en Antarctique ? Rudement classe.
Ah non, voilà un bâtiment en pierre. Un refuge. De la fumée sort de la cheminée. Il y a de la vie. Des humains. De la lumière. Je touche mes jambes pour m’assurer que ce soit bien vrai. C’est froid mais c’est bien là. Nous sommes sauvés.
Cette treizième édition touche à sa fin.
Et au fait, je n’ai pas vu de marmottes. Une seule explication plausible : c’est un mythe. Cet animal n’existe que dans la pub avec le papier alu. Mon âme d’enfant en prend un coup mais je file becter une tablette pour accepter la nouvelle.
Je sais, c’est rude de vous lâcher ça en fin de newsletter. Rassurez-vous, je vous prépare de plus belles nouvelles pour la semaine prochaine. En attendant, même topo que d’habitude : un like, un partage, un commentaire. Ça me remontera le moral et m’évitera de manger toutes les tablettes qu’il reste dans le placard.
À mardi prochain,
Des bisous.
Diane
toujours aussi (kiss)cool de te lire !
...les marmottes étaient juste..... sous les nuages ! 😉