Hello 👋
Me (re)voilà pour cette édition #35 de Chapitre (la newsletter où je raconte mon périple vers l’écriture de mon premier roman). Objectif : terminer l’écriture et la réécriture en 2024.
On est maintenant 327 par ici ! Bienvenue aux petits nouveaux (Guillaume et toutes celles et ceux dont je ne devine pas le nom derrière le mail) 💛
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Programme
La littérature et l’IA
Connaissez-vous les Reading parties ?
Écriture : “L’écran de confidentialité”
La littérature et l’IA
Le prix Akutagawa est un prix littéraire incontournable. L’équivalent du Goncourt au Japon. Il est décerné tous les six mois à des écrivains émergents. Et cette année la gagnante est Rie Kudan pour son roman de science-fiction “Tokyo-to Dojo-to” (que l’on pourrait traduire par “La tour de la compassion”).
Le récit de ce roman se déroule dans la tour d’une prison et parle des thèmes liés à l'intelligence artificielle. Le jury aurait qualifié l’ouvrage de "presque parfait". Sauf que… Lors de la remise de prix, l’autrice a révélé qu’il s’agissait d’un "roman écrit en utilisant une Intelligence Artificielle générative comme ChatGPT”. Environ 5 % du texte aurait été écrit grâce à l'IA générative. Et ça a fait grand bruit.
La grande question : que sera l’avenir de la littérature avec l’IA ?
Je n’ai pour ma part pas encore d’avis tranché sur le sujet. Si vous avez des retours, curieuse de les lire en commentaire.
Connaissez-vous les Reading parties ?
Ce concept nous vient du collectif Reading Rythms à New-York.
L’idée ? Des rencontres organisées dans un lieu sympa (bar, rooftop, parc, etc…). Chaque participant amène un bouquin, lit au moins un chapitre, debriefe avec son voisin, le tout avec une petite playlist d’ambiance en fond sonore (et quelques verres pour ceux qui veulent s’hydrater).
Bref, une bibliothèque mais en plus vivant !
Écriture : “L’écran de confidentialité”
C’est l’histoire d’une fille pas curieuse, qui a pourtant une envie irrépressible de savoir ce qu’il y a sur l’écran de son voisin de train. C’est parti.
Je n’aime pas les écrans de confidentialité.
Surtout quand c’est sur l’ordinateur de mon voisin de train. Non vraiment, c’est ingérable. En temps normal, je me fous de savoir ce qu’il y a sur l’écran de mon coloc de siège SNCF. Netflix, Howard Legacy, Gmail, rarement intéressant. Mais là. Mon esprit de contradiction est en fusion.
J’ai l’impression de faire un saut quelques années en arrière, quand ma mère me disait qu’il ne fallait pas mettre les doigts dans mon nez. Et que du coup je mettais mes doigts dans mon nez. Mieux, j’explorais mes narines de fond en comble. En faisant du zèle. C’en était devenu une telle activité que l’envie de devenir archéologue a fini par me titiller. Puis c’est passé. Mais revenons-en à mon voisin.
Son écran est noir. D’un noir vraiment noir. Pour moi en tout cas. Pas pour lui. Lui, il doit voir un tas de données passionnantes. Le con.
Mon constat est simple : si c’est caché, c’est que forcément, c’est intéressant. Très intéressant. Et stylé. Et secret. Ou les trois. Je ne tiens plus sur mon siège.
J’ai le FOMO (Fear Of Missing Out) en intraveineuse. Quelque chose d’unique est en train de se passer à quelques centimètres de mes yeux. Devant moi. Et je suis incapable de deviner quoi. Mon voisin est quelqu’un d’important. Un espion. Un directeur dans une maison d’édition. Un archéologue du nez. Un lanceur d’alerte. Un gentil hacker. Un mec qui a des choses à cacher. Je meurs d’envie de savoir. C’est terrible. Cela devient une question de survie. Ça me démange de lui demander mais je doute du résultat. Et faire diversion pour enlever l’écran de confidentialité ? Peu discret.
Je ne vois aucune solution.
Voilà qu’il sort un carnet et un stylo. Je vais en savoir plus. Du contexte. Enfin. Mon coeur fait des sauts de cabris. Il commence à écrire mais je fais vite un constat qui m’attriste. Il écrit comme un médecin. Mal. Terriblement mal. Je ne discerne aucune lettre, aucun mot. Pas même une phrase. Des hiéroglyphes en plus moche. La tuile. Il remplit une page entière et je ne comprends rien.
Le contrôleur annonce notre arrivée. Mon voisin s’empresse de ranger ses affaires. Je ne saurai jamais. Par esprit de contradiction, je me dis que moi aussi je mettrai un écran de confidentialité la prochaine fois. Pour me venger. Encore un combat mené en solitaire.
Clap de fin pour cette édition #35.
J’espère que vous avez aimé les sujets présentés. Envie de voir de nouvelles choses ? De suggérer des thématiques ? Rendez-vous en commentaire. Pas de retour particulier ? Pensez à laisser un like ou à partager cette newsletter autour de vous, ça me donne du peps pour continuer pour la suite 💛
Des bisous.
Diane
Je sais que je vais me faire des ennemis en écrivant ça, mais tant pis : j’assume. Utiliser l’IA pour tout travail de brouillon, pour construire un plan, pour trouver des idées, pour améliorer sa plume… Bref, pour tout travail préparatoire : ça devrait être interdit pour l’écriture personnelle (car l’écriture professionnelle, c’est encore un autre débat, parce que certains employeurs obligent les rédacteurs à y avoir recours). Pourquoi ? Parce que la créativité est l’essence même de l’humain, de l’auteur, de l’écrivain. Et se prétendre comme tel alors que ces mêmes usurpateurs produisent avec ChatGPT, c’est dédaigner le travail “maison” de tous les passionnés : ceux qui écrivent le dimanche, et naturellement ceux que nous connaissons tous : Hugo, Stendhal, Gary… Pensez-vous vraiment que ces monstres sacrés de la littérature auraient produit de tels chefs-d'œuvre avec l’IA ? Je ne pense pas. À méditer…
Je pense que l’IA n’est pas (encore ?) capable d’écrire des romans ou des histoires convaincantes, sauf peut-être en littérature pour enfants. En revanche, je pense que de plus en plus d’écrivains vont l’utiliser pour leur travail de brouillon / préparation, que ce soit pour gagner du temps, pour trouver de nouvelles idées comme ils discuteraient avec un copain, ou même pour améliorer le style de certains passages (éviter les lourdeurs ou répétitions, corriger les fautes...). Ce n’est pas si loin de ce que proposent déjà des logiciels comme Antidote !