Hello 👋
Me (re)voilà pour cette édition #25 de Chapitre (la newsletter qui démystifie l’écriture d’un livre). Ici, je te raconte mon périple vers l’écriture de mon premier roman.
On est (déjà) 237 par ici. Bienvenue aux petits nouveaux (Florence, Martin et Lydie) et le coucou à tous les autres 💛
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Programme
La méthode d’écriture de Haruki Murakami
Trois choses que je retiens de la méthode Murakami
Ecriture ✒ : “Y a-t-il un pilote dans la voiture ?”
La méthode d’écriture de Haruki Murakami
Vous aviez aimé les anecdotes sur le processus créatif de Quentin Tarantino ou l’art de construire une histoire selon JK Rowling ? Voilà une nouvelle information qui devrait vous plaire. L'auteur japonais Haruki Murakami a une pratique d'écriture pour le moins… étrange. Il écrit chaque livre en anglais (sa deuxième langue) avant de traduire la deuxième version en japonais. Explication.
“Chaque langue a son propre rythme, sa propre essence. En traduisant mon propre travail, je peux vivre l'histoire de deux points de vue différents. Cela me permet de faire ressortir la profondeur et les couches que je n'avais pas vues dans la première version” - Haruki Murakami
Trois choses que je retiens de la démarche Murakami👇
La créativité est (souvent) plus importante que l’efficacité : si le processus dont il parle est bien plus long à mettre en place, le résultat est au rendez-vous. Ses livres sont passionnants, bien écrits, chaque mot a un sens précis et étudié.
Varier les supports peut être une bonne chose : avec Murakami, le support c’est la langue, mais cela peut s’appliquer à bien d’autres choses. Une autrice me disait récemment qu’elle écrivait d’abord sur ordinateur, puis relisait une partie en format liseuse et enfin 100% sur papier. L’idée ? Une autre disposition des mots peut parfois aider à déceler de nouvelles perspectives.
Chaque écrivain a ses habitudes bizarres (un peu comme les tocs dans le sport)
PS : Pour ma part, écrire dans une autre langue n’est pas une option, par contre pour ce qui est des tocs, je maîtrise. Je préfère écrire sur papier, il me faut mon stylo spécial sinon je n’aime pas la sensation de l’encre sur la feuille... Bref, pour celles et ceux qui ont la référence : “je suis spéciale” 🤓
Et place maintenant à votre partie préférée : l’exercice d’écriture.
Écriture : “Y a-t-il un pilote dans la voiture ?”
C’est l’histoire d’un mec qui a son permis automatique depuis moins d’un an et s’aventure sur les routes de montagne. Pour le meilleur et pour le pire. C’est parti.
Les apparences sont trompeuses.
Cette voiture aux allures de poubelle n’a rien à envier à la vieille Merco que se trimballe Hamilton sur les circuits de Formule 1. Encore moins son chauffeur d’ailleurs. Agrippé au volant, Alex titille les routes de montagne comme personne. Et c’est rien de le dire. À chaque virage, ce n’est pas simplement une main qui dirige le volant mais tout son corps. Gauche. Il se penche à tel point que sa tête vient presque s’étaler sur la fenêtre. Droite. Un petit coucou à son copilote. Gauche. Retour à bâbord. Droite. Le copilote encore. Il va sans dire qu’à chaque revirement, des kilos de babioles en tous genres suivent la dynamique, vadrouillent sur les sièges, glissent dans le coffre, s’écrasent dans la boîte à gants. Une fanfare sur fond de musique épique du Seigneur des Anneaux.
Pourtant, malgré toute cette bonne volonté, le compteur culmine à 30km/h sur une route où le maximum est à 70km/h. Les cyclistes du Tour de France auraient fait mieux sans trop s’essouffler. Pas étonnant que derrière, ça commence à grogner.
Dans le rétroviseur, Alex voit le conducteur frétiller. Le SUV se déporte, se remet derrière, le colle, freine, ronge son frein. Les cheveux du conducteur doivent être en train de défriser sous l’énervement. Probablement que dans l’habitacle ce n’est pas France Radio qui résonne mais plutôt “il va la bouger sa caisse bordel ?”.
Dans la titine, l’ambiance est paisible. La force tranquille est aux commandes.
Pourtant, ce petit duel inopiné commence à inspirer les passagers. Ils s’imaginent dans Mario Kart, avec Luigi qui dégoupille derrière. Dernier tour avant la victoire. Ne rien lâcher. Ils demandent à Alex de ralentir volontairement et s’imaginent ouvrir les fenêtres pour balancer quelques peaux de bananes incognito. Et une carapace verte. Et une fleur boomerang. Et un éclair.
Quelques minutes plus tard, alors que Luigi tourne au violet sur son fauteuil, le coup de grâce se dessine par miracle. Un feu de circulation au bout de la route. Alex ralentit. Ralentit encore. Ralentit encore un peu. Ralentit encore un tout petit peu. Il roule maintenant à la vitesse des piétons sur le côté. Encore un chouilla. Bingo ! Le feu passe au orange. Turbo ! Il appuie sur l’accélérateur et passe le feu alors que derrière, la voiture est obligée de piler.
Yeah Mario !
Clap de fin de cette édition #25.
Merci pour vos retours sur la dernière édition et notamment sur le sondage. C’est bien noté : je vais donc interviewer quelques auteurs ! Si vous connaissez des personnes autour de vous qui ont déjà publié un roman, faites-moi signe.
D’ici là, n’hésitez pas à donner un petit coup de pouce à cette newsletter : un like, un commentaire et surtout un partage.
Sur ce, à mardi prochain.
Des bisous.
Diane
Tu viens de décrire papy Jeannot au volant de sa "torpedo" 😍😂
Moi, qui suis souvent sur la route, imagine très bien la scène ! 😂 Encore bravo 👏