Hello 👋
Me revoilà pour cette septième édition de Chapitre, la newsletter qui démystifie le fait d’écrire un roman. Ici, je pars de zéro et te raconte mon parcours vers l’écriture de mon premier livre. Mes apprentissages, sans filtre.
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Programme
L’envie d’écrire
Gaël Faye, de la musique à l’écriture (ou l’inverse)
L’écriture dans la rue
L’envie d’écrire
L’un de vous m’a posé cette question : pourquoi as-tu envie d’écrire ?
Alors d’abord, je me suis dit merde, c’est vrai que ça aurait été un bon point de départ pour cette newsletter.
Je me suis présentée, certes. Mais si vous êtes ici, ce n’est pas parce que vous avez été intrigués par le fait que j’ai trente ans, ou que je vienne de Toulouse, et encore moins que je sois fan de pignons de pin. Non. Vous êtes là pour mon projet d’écriture.
Revenons donc au commencement de tout ça.
Avant l’écriture, il y a eu la lecture.
La bonne élève que j’étais a lu tous les livres demandés à l’école. Sauf Proust. J’avoue, j’ai craqué. J’avais peur de mourir desséchée avant la fin. Mais j’ai aussi lu tout ce qui me passait sous la main. De Armistead Maupin (ce génie, auteur des Chroniques de San Francisco) à Tom-Tom et Nana, de Agatha Christie à Tintin, de La Dépêche du Midi à Anna Gavalda (Ensemble c’est tout est un de mes romans préférés).
Je me dois d’ailleurs de vous partager un souvenir.
Parce qu’en analysant ça, je me rends compte que j’étais certainement la seule personne de France à adorer faire les courses alimentaires. Chez Leclerc. Ce magasin qui devait faire 10 000 fois la taille de ma maison. Ces courses où le caddie débordait avec les victuailles pour le mois.
J’étais minus. C’est important de le préciser, parce que j’ai vite grandi. Du genre à toujours être au dessus de la courbe chez le médecin. Bref, j’étais minus, et j’étais excitée comme pas possible d’aller “aux courses”.
Pourquoi j’étais donc si motivée ?
Parce que je me glissais dans le petit siège du caddie, que l’on commençait l’expédition par le rayon livres (la partie à droite du magasin), que j’en chippais un (avec la complicité de ma maman), que je le lisais frénétiquement pendant qu’elle s’occupait de glisser un tas d’objets sous mes pieds, que j’avais développé un instinct pour savoir en un coup d’oeil celui que j’aurais le temps de terminer (parce que partir avant d’avoir fini l’histoire c’était de la torture), que quand les emplettes étaient terminées on repassait déposer le livre incognito, et que l’on rentrait tranquillement chez nous.
Ma maman avait accompli la mission estomac du mois.
J’avais vécu un moment épique entourée de personnages magiques.
Et je me disais que c’était fou de pouvoir s’évader aussi simplement.
S’évader alors qu’une voix s’évertue à crier dans un micro qu’il y a une super promo et que les patates sont offertes pour tout achat d’un poulet grillé au rayon rôtisserie.
Et je pensais que les gens qui créaient ces livres étaient des magiciens.
Pendant longtemps, j’étais d’ailleurs convaincue que c’était un métier inaccessible. Ça doit venir de là.
Mais vous l’avez compris, j’ai fait du chemin. Et tout l’objectif de cette newsletter est de montrer que non, écrire un roman n’est pas réservé qu’aux autres.
Voilà, maintenant vous savez.
Gaël Faye, de la musique à l’écriture
En parlant d’histoire et de naissance de l’envie d’écrire. Voilà justement une belle histoire avec Gaël Faye. Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, c’est lui. Auteur-compositeur-interpète de deux albums géniaux (Pili Pili sur un croissant au beurre, Lundi méchant).
Son histoire
Gaël Faye est né et a grandi au Burundi.
Son père est français. Sa mère est réfugiée rwandaise. Il parle le français […] mais pas sa langue natale, ce qui crée souvent des décalages.
Adolescent, il se retrouve au coeur du génocide des Tutsi au Rwanda. Sa famille est directement impactée. Son univers s’effondre. Ses amis prennent les armes. Des villages voisins entiers sont rasés. Les écoles ferment.
De son côté, il se retrouve à passer des heures, avec sa soeur et son père, enfermé chez lui. Pour s’évader, il se met à la lecture. Un livre, puis un autre. Dostoïevski, Céline et René Depestre, tout y passe. Il se plonge avec ferveur dans cette nouvelle passion.
Dans la foulée, il se met à écrire. Dès l’âge de 13 ans. Il recrée des mondes, invente son pays autrement, se réapproprie son histoire.
Quelques mois plus tard, le génocide est toujours en cours, et prend de l’ampleur. Il fuit avec sa soeur vers la France. D’abord en famille d’accueil, sa mère les rejoint ensuite.
Une nouvelle vie démarre, mais il continue d’écrire. Comme il le dit dans sa chanson “Petit pays” : l’écriture l’a soigné. Donc il écrit. Des poèmes d’abord. Des débuts de romans, des scénarios et des pièces de théâtres ensuite.
Pourtant, jamais il ne va jusqu’au bout. Il ne se sent pas légitime.
Alors qu’il a 33 ans, une éditrice le contacte. Il s’est alors fait connaître pour ses musiques, et le fils de l’éditrice est justement un grand fan. Elle lui demande s’il écrit autre chose que des musiques. Il lui montre ses débuts de romans.
Dedans, il y a le début de ce qui va devenir “Petit pays”.
Elle l’encourage à poursuivre. Comme un devoir de classe, il accepte. Chaque jour, de 11 heures à minuit, pendant trois mois, il écrit ce roman partiellement autobiographique.
Le livre est publié sous le nom de Petit pays, aux éditions Grasset.
La même année, il obtient le Goncourt des Lycéens.
Il est ensuite traduit en film par Eric Barbier avec notamment Jean-Paul Rouve. Cette adaptation lui est d’ailleurs proposée avant même que le livre ne sorte officiellement.
Le succès est au rendez-vous. Et pour cause, l’histoire est bouleversante et la plume de Gaël très juste et agréable.
Ce que je retiens
Une bonne rencontre peut changer un parcours (la preuve ici)
Tout vient à point à qui sait être patient et persévérant
Ecrire c’est souvent intégrer le réel dans une histoire
J’en profite pour vous partager le clip (sublime) de Petit pays réalisé par Gaël lui-même
L’écriture dans la rue
Pas d’exercice d’écriture aujourd’hui, j’ai déjà pas mal divagué.
8 minutes de lecture quand même.
Mais soyez rassurés, je continue mon immersion, les exercices, et l’écriture dans mon carnet de curiosités. Il commence d’ailleurs à y avoir un paquet de pépites.
Et voilà justement une belle découverte.
On dirait un mur tout moche avec une boite aux lettres en trav’ et des graffitis partout. Peut-être parce que ça l’est. Mais ce qui est très cool, ce sont ces deux affiches. Texte noir. Fond blanc. Des affiches très simples en apparence. Pourtant, c’est la première fois que je vois du street marketing (donc utiliser la rue et les lieux publics - ce qui est différent des panneaux publicitaires habituels) pour promouvoir la sortie d’un livre. Et c’est une excellente nouvelle !
Oui, la communication dans l’univers de l’écriture est un vaste sujet. Très à l’ancienne (voir désuet parfois). On en parlera plus amplement prochainement.
Ici, cela fait entièrement sens. Ce livre est publié par un artiste connu dans le monde du graffiti. Et si demain cette démarche prenait de l’ampleur ? Et si la littérature intégrait davantage la pop culture ? On y reviendra.
C’est tout pour aujourd’hui. Ah non, j’allais oublier le meilleur.
Nous avons passé la barre des 1000 vues au global pour cette newsletter. Merci à tous pour votre soutien (et vos nombreux retours qui m’ont fait sourire sur le sujet Birkenstock). Je prends plaisir chaque semaine à préparer cette newsletter, j’espère que vous passez également de bons moments.
Vous avez dodeliné un “oui” de la tête en lisant la phrase précédente ? N’hésitez pas à retranscrire ce petit mouvement en version digitale. Un like, un commentaire, un partage, ça met du baume au coeur et m’aide à faire grandir le projet.
Des bisous.
Diane