Hello 👋
Me revoilà pour l’édition #60 de Chapitre (la newsletter où je te partage ma veille littéraire et les coulisses de l’écriture de mon 1er roman).
On est maintenant 1307 ! Bienvenue aux 40 nouveaux depuis la dernière édition (Morgane, Ilyas, Bernie, Emilie, Jeremy, Stéphan, et tous les autres ) 💛
Les petits à-côtés
La carte pour voyager à travers les livres (+10 références depuis la semaine dernière - soit un global de 80 ouvrages pépites à découvrir) 🗺️
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Programme du jour
La Maison Gallimard, victime de son succès
Trois actualités littéraires à ne pas rater
Un petit bout de roman
La maison Gallimard, victime de son succès
Gallimard est une maison d’édition incontournable.
Elle est tellement connue que… C’est une des seules dont on reconnait les ouvrages en un clin d’oeil : une couverture beige, un cadre avec un double trait rouge, un autre avec un trait noir et un titre rouge. Toujours. Une marque de fabrique.
Ce design est si caractéristique qu’il a même été décliné en carnets pour que chaque personne puisse se prendre (un peu) pour un auteur de Gallimard.
C’est donc vers cette maison d’édition que se tournent naturellement de nombreux primo romanciers. Résultat ? Gallimard reçoit, en moyenne, plus de 6000 manuscrits par an, soit 115 manuscrits par semaine (perso je reçois à peu près autant de mails par semaine et je suis déjà sous l’eau).
Et ce n’est pas tout.
Pendant le confinement, les choses sont un peu parties en vrille. Les français ont eu du temps devant eux. Beaucoup se sont (re)mis à écrire et le nombre de manuscrits reçus a explosé. Au plus haut, la maison recevait entre 30 à 50 manuscrits de premiers romans par jour.
Résultat ? Gallimard a été obligé de fermer son service des manuscrits.
Il a depuis réouvert mais cela montre l’engouement qu’il peut y avoir autour du sujet et la difficulté que cela peut représenter d’émerger et d’être publié.
Une autre particularité de Gallimard : la plupart des maisons d’édition ont un comité d’éditeurs et de lecteurs pour jeter un oeil aux manuscrits. Chez Gallimard, c’est différent. Ce sont les auteurs de la maison eux-même (Chantal Thomas, André Malraux, Milan Kundera, etc. ) qui jugent les manuscrits de leurs pairs. Et plus concrètement ? Deux tiers des manuscrits sont sélectionnés par une décision individuelle, le reste fait l’objet de discussions pendant un comité de lecture.
Trois infos littéraires à ne pas manquer
Hop, quelques découvertes que je me devais de vous partager 👇
📃 La BD sur du PQ - C’est l’idée couillue que Popee vient de concrétiser. Les rouleaux de PQ de la marque sont désormais proposés dans des emballages recyclés sur lesquelles une BD imaginée par Mathieu Sapin est imprimée.
⏱️ How long to read - Ce site, créé par deux ingénieurs, propose de calculer le temps de lecture des livres. Il suffit de donner le titre d’un ouvrage et le calcul s’opère. Madame Bovary ? 6h35. Il nous restera ça de Virginie Grimaldi ? 3h44.
😍 Les librairies imaginaires - Avec l’IA, Carla (alias readerscloud9 sur Instagram) imagine les plus belles libraires possibles. Et franchement ? Je rêve de voir chaque idée devenir réalité (sur un mur d’escalade, un labyrinthe dans les roches, une jungle, etc…). Tout est magnifique.
Un petit bout de mon roman 🤫
Pendant des mois, je partageais par ici un aperçu de mon écriture. Vous aviez d’ailleurs beaucoup aimé l’histoire du mangeur de mollet, celle de l’écran de confidentialité ou encore celle de la porte de garage. C’est le moment de vous partager un mini extrait de mon roman. Ici, c’est Nino qui parle, un retraité grincheux mais aussi et surtout un des trois personnages clés de mon roman. C’est parti.
Dans l'ascenseur, ma voisine du dessus. Celle que je prends soin d’ignorer - au moins autant que les autres. Elle est blanche comme la poudre que je n’ai pas sniffée et renifle aussi vite qu’elle respire. Deux camés dans un espace confiné d’un mètre carré. L’un en pleine montée d’adrénaline, l’autre en phase de redescente.
J’essaye de sauver les apparences :
— Foutu pollen, dis-je avec l’air le plus naturel possible.
Elle ne réagit pas. J’hésite à lui lever les paupières pour m’assurer qu’elle est bien consciente mais ça pourrait paraître intrusif. Et puis elle tient debout. C’est un bon signal. Alors que je commence à vaquer à mes propres occupations - compter les tâches au plafond, elle rétorque :
— Ce n’est pas en avril le pollen ?
Les choses sont claires : pas de soutien. Certes, on est loin d’être en avril. Ce n’est pas une raison pour nous jeter main dans la main sous un 38 tonnes. Sauf que c’est ma première interaction sociale du reste de ma vie de vieux moins con alors je ne lâche pas l’affaire. Je marmonne un semblant de réponse :
— Si.
Elle lève les yeux et me regarde interloquée, puis répond :
— On est en septembre.
— Ah.
Pas incroyable comme argument. Je vois bien qu’elle continue de me fixer comme si j’étais le dernier des imbéciles. Je reprends et essaye de tourner cette conversation gênante vers quelque chose de plus léger :
— 2024 ?
Elle sourit et me répond avec un clin d’œil :
— Bien vu.
Mon humour semble moins rouillé que ma capacité à côtoyer d’autres humains. Le temps que l’on arrive en bas, le silence se réinstalle.
Après avoir grignoté puis repris le ménage, j’ouvre ma porte pour déposer sur le palier une poubelle à descendre. Là, je vois quelque chose posé sur mon paillasson. Je me penche et ramasse ce que je pense être un énième prospectus. Non, ce n’est pas une publicité. C’est un calendrier, comme ceux vendus par les pompiers et les éboueurs tous les ans.
Dessus, un post-it jaune avec marqué : « Ça vous sera plus utile à vous qu’à moi je pense, Alix. »
Sur le bout de carton, des notes ont été ajoutées. Le « 2024 » est entouré. Je remarque aussi que « pollen » est noté sur le mois d’avril et « pas pollen » sur le mois de septembre. C’est bête mais je sens deux creux se dessiner aux coins de ma bouche. Mon cas n’est peut-être pas si perdu. Ce calendrier, je l'accroche sur le frigo, bien visible, à côté de notre photo de mariage avec Martine.
Clap de fin de cette édition #60.
J’espère que vous avez aimé cette édition… Et découvrir Nino, puisque vous venez de faire sa connaissance. Envie de me donner un coup de pouce ? Partager cette newsletter ou la carte autour de vous.
Mille mercis et à mardi prochain 💛
Des bisous,
Je kiffe déjà trop ce Nino!! Il me tarde de pouvoir lire TOUT le reste ❤️❤️❤️ Merci pour ce super extrait, j’ai souri, rigolé et été émue à la fin 😘
Diane
Hâte que tu partages d' autres passages de ton roman .
Bises.